Saint-Vincent Tournante 2024 : le vert plus qu’à moitié plein

Rédigé le 31/07/2023
par Quentin Scavardo

La prochaine Saint-Vincent tournante 2024, à Morey-Saint-Denis et à Chambolle-Musigny, s’annonce éco-engagée. On fait le point avec Gilles Ballorin, responsable de la commission environnement de l’événement.

Côté pile, on rencontre un homme simple, à la crinière poivre et sel, sourire en coin et franc-parler, qui a créé son domaine en 2005, avant d’arriver à Morey-Saint-Denis en 2007. Côté face, on discute avec un vigneron extrêmement sensible aux enjeux de développement durable, qui a repris la présidence vacante de la Saint-Vincent de sa commune depuis 2009 et qui s’investit à présent en tant que responsable de la commission environnement de la prochaine Saint-Vincent tournante 2024. En plus de ses nombreuses casquettes, Gilles Ballorin est aussi moniteur de plongée à Dijon. Une activité qui, au fil des années, ne fera que le motiver davantage à mener un combat pour un monde plus vert. « La viticulture bourguignonne a été l’un des gros pollueurs des années 1970. À l’inverse, aujourd’hui, elle est peut-être devenue l’agriculture la plus vertueuse. Nous sommes vraiment très sensibilisés, voire précurseurs, sur les sujets de biodiversité. Il y a quelques décennies, un vigneron qui faisait du bio était considéré comme un illuminé, aujourd’hui, c’est celui qui ne l’est pas qui est en marge. »

Événement éco-engagé

Il y a quatre ans, le maire de Morey-Saint-Denis le sollicite en lui disant que cela faisait 30 ans que la Saint-Vincent tournante n’avait pas eu lieu dans la commune. « Nous avons commencé à fédérer les vignerons du coin pour l’organisation de l’événement. Très rapidement, il a été décidé de proposer à Chambolle-Musigny de se joindre à nous. » Exit alors l’ancienne guerre des boutons entre les deux villages pour ne faire qu’un le temps d’un week-end. L’affiche de l’événement, confectionnée par l’artiste Camille Garnier, en plus de reprendre la thématique des arts et du vin choisie cette année, symbolise bien cet esprit d’unité, de partage et de convivialité voulue pour l’occasion. Pour cette 80e édition de la Saint-Vincent tournante, qui aura lieu les 27 et 28 janvier 2024, l’écologie sera à l’honneur. « Nous avons pour volonté d’obtenir le label événement éco-engagé, précise-t-il. Pour cela, il faut respecter 31 critères, dont 18 obligatoires. Nous en avons sélectionné 40, pour aller encore plus loin dans notre démarche de labellisation. Il faut montrer au public que les vignerons sont très sensibilisés à ces enjeux. » Parmi les nombreux exemples d’actions de la commission environnement, on peut citer la mise en place d’une centaine de cendriers ludiques, de toilettes sèches et adaptées aux personnes à mobilité réduite, ainsi que de 120 poubelles publiques confectionnées à partir de douelles et de cercles de tonneaux. « Le tri des déchets sera mis en place au cœur même de l’événement. Pour éviter le gaspillage alimentaire, nous allons engager un partenariat avec la Banque alimentaire pour redistribuer les invendus. » Les goodies vendus en marge de l’événement (casquettes, t-shirts…) seront en matériaux recyclables et produits localement pour la plupart.

Saint-Vincent Tournante 2024 : le vert plus qu'à moitié plein
120 poubelles publiques ont été confectionnées à partir de douelles et de cercles de tonneaux.

Véhicules électriques et brigade verte

Des véhicules électriques seront utilisés lors de l’événement, à l’instar des voiturettes de golf prêtées par les golfs de Levernois et de Norges. Le VisioTrain de Beaune sera lui aussi réquisitionné pour véhiculer les participants entre les deux communes. « Nous allons aussi inciter les visiteurs à pratiquer le covoiturage et à utiliser la véloroute pour venir à vélo. L’objectif est que notre bilan carbone soit le plus bas possible. » Pour sensibiliser et informer les visiteurs sur les enjeux de développement durable et du tri, une brigade verte, constituée de 24 jeunes de 12 à 16 ans, déambulera à l’aide de vélos cargos pendant tout l’événement. Tant d’actions qui nous font voir déjà le « vert » à moitié plein.

« Il y a quelques décennies, un vigneron qui faisait du bio était considéré comme un illuminé, aujourd’hui, c’est celui qui ne l’est pas qui est en marge. » Gilles Ballorin, président de la Saint-Vincent Tournante

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