Directrice générale déléguée des hôtels de la famille Jacquier – 16 au total –, elle contribue, aux côtés de son frère, à moderniser et à développer l’offre dans la métropole dijonnaise, notamment avec l’ouverture de Mama Shelter, tout en étant fortement consciente et pleinement respectueuse de l’héritage familial et des enjeux de la RSE.
Dans la famille Jacquier, je demande la fille. Caroline, 47 ans. Des études à l’actuelle Burgundy School of Business après un bac commercial option tourisme. Elle a grandi, comme son frère Anthony, dans une famille où l’hôtellerie est presque une raison d’être. C’est son arrière-grand-mère qui fonda l’hôtel de la place Grangier (actuel Ibis Central), là où tout a commencé, l’établissement emblématique, symbolique même, là où le bureau du grand-père (Alain) a été préservé, dans son jus. Son père (Patrick) est aujourd’hui encore le directeur général du groupe. Mais Anthony et elle se partagent la direction générale déléguée. Un passage de relais tout en douceur, en quelque sorte. Son mari, Christophe Delbecque, est aussi de la partie, actuellement directeur développement, travaux et nouvelles technologies. Le pilotage du groupe reste donc une affaire de famille. « Nous avons chacun des spécialités mais toutes les décisions sont prises en commun, nous sommes au courant de tous les dossiers, de tous les projets. » Le collectif familial au service d’un groupe d’hôtellerie-restauration qui pèse lourd dans le paysage régional, avec 11 établissements dans la métropole dijonnaise auxquels s’ajoutent un hôtel à Beaune, deux à Chalon-sur-Saône et deux autres en région parisienne.
« Nous agissons concrètement pour l’environnement à travers un grand nombre de petites actions. » Caroline Jacquier-Delbecque, directrice générale déléguée de Hôtels Bourgogne Qualité
L’hôtellerie ? « Une évidence » !
Dans cette famille où travailler dans l’hôtellerie est « une évidence », chacun a pu s’investir dans un projet. Créer « son » hôtel. Pour Patrick, ce fut l’Ibis gare à Dijon. Le bébé de Caroline, c’est l’Ibis Clemenceau. Juste en face d’un des vaisseaux amiraux de la flotte Jacquier, le Mercure, l’Ibis bénéficie d’un emplacement idéal, à côté du parc des congrès et des expositions et de l’Opéra, à deux pas d’une station de tram. Et quitte à faire, la dirigeante s’est offert deux établissements pour le prix d’un : les premiers étages (51 chambres) portent l’enseigne Ibis Budget, les deux derniers (96 chambres) sont un Ibis tout court. Deux hôtels dans le même bâtiment, avec de petites différences de standing qui permettent de séduire des clientèles complémentaires. Caroline Jacquier est restée directrice des deux établissements jusqu’en décembre dernier.
« Chaque génération apporte ses idées, un nouveau souffle, de nouveaux projets. »
Grands projets
Désormais, elle se consacre avec père, frère et mari aux nouveaux projets du groupe. La transformation de la dernière acquisition, l’hôtel Kyriad Prestige de Dijon Valmy, qui devrait basculer bientôt sous enseigne Accor – les travaux doivent débuter cet été, sans fermeture de l’établissement, pour s’achever en début d’année. La rénovation du cinquième étage du Grand Hôtel La Cloche. Et puis surtout, l’ouverture du nouveau venu très attendu sur la place dijonnaise : le Mama Shelter installé dans les anciens locaux de l’assurance maladie, rue Docteur Maret (ouverture le 27 juillet 2023). Là encore, un emplacement rêvé, près de la gare et de la place Darcy, avec vue imprenable sur les tuiles vernissées de la cathédrale Saint-Bénigne. Mama Shelter, c’est une petite révolution dans le paysage régional, un positionnement « haut-de-gamme décomplexé, ludique et accessible » qui remplit un chaînon manquant dans l’hôtellerie dijonnaise, un outil d’attractivité pour le territoire, et un produit signature pour la quatrième génération de Jacquier. Caroline entend concilier la tradition familiale et l’innovation. « Chaque génération apporte ses idées, un nouveau souffle, de nouveaux projets. » Chez les Jacquier, le respect de l’héritage est absolu. Mais on pose de nouvelles pierres pour diversifier l’offre et renforcer le groupe. Et on porte haut les valeurs de l’hôtellerie française : Caroline Jacquier est l’une des sept représentantes nationales des franchisés Ibis au sein des instances du groupe Accor, ce qui la place d’emblée au cœur des réflexions sur l’évolution du groupe et de ses enseignes. Sans jamais perdre de vue ce qui fait l’essentiel à ses yeux : les femmes et les hommes qui travaillent dans ses établissements, qu’elle ne manque jamais de mettre en avant.
Pour des hôtels durables
Sous l’impulsion de Caroline, la famille Jacquier agit en faveur de l’environnement dans le cadre de stratégie RSE. Un « champion RSE » a été retenu parmi les volontaires dans chaque établissement pour inciter aux bonnes pratiques. Les personnels d’entretien sont sensibilisés au bon réglage de la climatisation dans les chambres ; les collaborateurs sont formés aux économies d’énergie et au tri des déchets. Des détecteurs de mouvement déclenchant les lumières et des dispositifs d’accès aux chambres par badge ont été installés. À l’Ibis Clemenceau, on produit du compost et le verre est conduit au bac par vélocargo. « Nous agissons concrètement pour l’environnement à travers un grand nombre de petites actions« , résume Caroline Jacquier.