Le groupe Chopard est dans son ADN. Passé par toutes les strates du métier, il est promis, lui qui pilote au quotidien la stratégie de développement de l’entreprise franc-comtoise à travers la France, à en occuper la présidence dans les prochaines années. L’homme n’est pas connu pour aimer parler de lui. Pour Décideur, Quentin Chopard a forcé sa nature.
Il est tombé dedans quand il était petit. Mais sa potion magique s’appelle la passion. Pour l’automobile, bien sûr, et plus encore pour les problématiques liées à la mobilité en général, électrique en particulier. Quentin Chopard a d’abord suivi un parcours qui lui a fait connaître le monde d’avant… celui où l’automobile faisait du bruit. Petit-fils de Cyprien, fondateur à Dole de la première concession du groupe, et fils d’Érik, qui a profondément transformé celui-ci en 20 ans (au point d’en faire un acteur majeur de la distribution automobile avec pas moins de 108 concessions distribuant 19 marques et porté par 2 600 collaborateurs, de Troyes au nord jusqu’à Cannes au sud), n’a pourtant pas eu de passe-droit. Pas le genre de la maison Chopard…
Un bon entraînement aux questions des années 2020
« J’ai débuté pendant mes études en étant chargé d’un label pour PSA jusqu’en 2012 avant de faire mes armes comme vendeur chez PGA Motors à Tours. Une belle occasion d’apprendre sur le tas avant d’intégrer le groupe Chopard en 2014. » On le retrouve alors vendeur, puis chef de groupe, chez Peugeot à Besançon, avant qu’il ne devienne l’adjoint du chef des ventes à la concession de Chenôve. Puis c’est la plongée vers l’inconnu, à Lyon, où il prend la responsabilité de Smart pendant trois ans. « Par-delà la notion de vente de neuf et d’occasion, j’ai mis les mains dans l’après- vente, quand notre chef d’atelier a connu une promotion dans le groupe. » Pas de doute, la formation de notre homme semble complète. « Ce fut enrichissant mais je retiens surtout de cette expérience chez Smart le choix fort de la marque à l’époque, celui de l’arrêt complet du thermique pour passer au full électrique. En soit un défi intéressant, sauf qu’il n’y avait pas en face une offre de bornes suffisantes. Ce fut une belle façon pour moi d’anticiper les problématiques qu’allait nous réserver la décennie 2020. »
« Je vis avec le nom Chopard depuis toujours. C’est un moteur pour moi afin d’être le meilleur possible. » – Quentin Chopard, Directeur de la stratégie et du développement du groupe Chopard.
La direction du groupe dans trois ou quatre ans ?
En 2020, Quentin est prêt à prendre son premier poste dans une direction générale, en tant que directeur de la stratégie et du développement. Dans les magnifiques bureaux du siège de la zone Témis, à Besançon. « Une bonne transition, avant de reprendre la direction du groupe à la suite de mon père. » D’ici trois ou quatre ans ? Quentin Chopard confirme que c’est en effet « le timing imaginé ». Malgré la pression due à un tel poste, l’homme de 34 ans voit l’avenir sous le prisme de l’optimisme. Une façon d’être au quotidien. « Je vois toujours la bouteille à moitié pleine. Je vis avec ce nom depuis toujours et c’est un moteur pour moi. Il me pousse à être le meilleur possible. Ma mission consiste notamment à veiller à ce que le groupe conserve les mêmes valeurs qu’en 1995, alors que nous étions 30 salariés. Nous nous approchons bientôt des 3 000 collaborateurs. Pour rester performants, nos hommes doivent être responsables, au cœur des projets afin de préserver notre capacité de décision simple et rapide. C’est notre philosophie PME ! »
« En seulement 10 ou 15 ans, nous vivons la bascule au full électrique. C’est passionnant ! »
Monsieur électrique
Cette souplesse et cette flexibilité seront d’autant plus précieux qu’on nous promet la quasi-disparition de l’offre thermique d’ici à 2035… Ce que Quentin perçoit comme une opportunité. « La mobilité est plus que jamais au cœur de la vie des humains. Bien loin d’être un marché du passé, c’est celui du présent et de l’avenir. De notre vivant, en seulement 10 ou 15 ans, nous vivons la bascule au full électrique. C’est passionnant ! ». On l’aura compris, Quentin ne cache pas son enthousiasme et son optimisme, au point que le groupe s’est rapproché d’une start-up spécialisée dans la conception de stations de bornes électriques : Electra. « Fin 2021, la France devait compter 100 000 bornes… Dans les faits, il n’y en avait que 51 000. Nous avons compris que nous pouvions devenir un acteur à notre niveau sur ce qui est évidemment une des clés de la réussite de l’électrification : être capable de recharger facilement son véhicule. Nous avons été convaincus par la jeune équipe d’Electra, qui porte une belle vision, basée sur l’expérience client, avec une offre de recharge ultra rapide 24 heures sur 24, sept jours sur sept. »
« Groupe Chopard » ne rime donc plus seulement avec « thermique ». Ni avec « quatre roues ». Il a en effet intégré des concessions de l’iconique constructeur de moto Indian et commercialise la marque Silence (lire notre encadré). Dans le groupe, l’offre est plus que jamais transversale : cela peut aller de la Citroën AMI à 19 euros par mois jusqu’à l’Aston Martin, en passant par des camions de chez Mercedes, des scooters Silence ou même des quads… À travers une génération bien en phase avec son époque, qui pense vite et regarde loin, il est armé pour continuer sa marche en avant.
Silence commence à faire du bruit
Quentin Chopard a le regard tourné vers l’avenir, mais n’oublie pas les fondations du groupe, qui a commencé avec les marques Peugeot, Citroën, Kia, Mercedes, Toyota et Aston Martin. Désormais, il incarne une génération pour laquelle l’électrique n’est pas à conjuguer seulement au futur. Comme le démontre l’arrivée, à Nice depuis septembre, à Besançon depuis novembre dernier et à Dijon au printemps prochain, de Silence, la fameuse marque espagnole de scooters 100 % électriques. « Nous devons accompagner nos clients dans la transition énergétique en nous ouvrant à d’autres univers, dont le deux-roues électrique. La demande des particuliers comme des professionnels est forte de rouler intelligent, propre – et facile à garer. » Motard lui-même, Quentin Chopard porte une vision très claire des qualités de Silence. « Facilité d’usage, plaisir. Avec ou sans permis. Les scooters S01 et S02 sont beaux, confortables, avec une équivalence 125 centimètres-cubes et une autonomie jusqu’à 130 kilomètres. C’est vraiment le moyen idéal pour des villes comme Besançon ou Dijon, où il est de plus en plus difficile de circuler. »
Bien décidé à devenir un acteur incontournable de nos rues, Silence lance aussi en 2023 une alternative à mi-chemin entre automobile et deux-roues : un quadricycle haut-de-gamme. Tout en continuant de proposer une offre sans permis : « C’est aussi une réalité générationnelle à laquelle nous devons répondre ». La complémentarité des transports est la clé des mobilités de demain, et le groupe Chopard l’a bien compris.
Silence Besançon
52 Rue des Granges à Besançon
Silence Dijon
Ouverture au printemps 2023 Place Darcy à Dijon