Lancé en 2021, le projet alimentaire départemental de la Côte-d’Or, baptisé Alimen’terr 21, entend rapprocher les producteurs du territoire et les consommateurs. Plusieurs actions sont d’ores et déjà déployées. Tour d’horizon.
Quel point commun entre des collégiens à qui l’on sert des brocolis cultivés en Côte- d’Or au restaurant scolaire ? Un boulanger labellisé 100 % Savoir-Faire Côte-d’Or ? Une plateforme qui met en relation les agriculteurs et les gestionnaires des collèges ? Et la Ferme Côte- d’Or organisée chaque année dans le cadre de la foire de Dijon ? Toutes ces actions s’inscrivent dans un ambitieux projet visant à rapprocher les agriculteurs, éleveurs, producteurs et artisans du territoire d’une part, les consommateurs que nous sommes tous d’autre part. Ce projet alimentaire territorial, labellisé par l’État, a pour petit nom « Alimen’terr 21 ». Et l’enjeu, comme le souligne le président du Conseil départemental François Sauvadet, c’est « à la fois notre souveraineté alimentaire, la préservation de la planète et la qualité de ce que nous mangeons« .
L’engagement de la collectivité se joue sur plusieurs terrains complémentaires. Le premier d’entre eux, au cœur des compétences d’un conseil départemental, c’est la restauration scolaire dans les collèges. D’ores et déjà, près de la moitié des aliments servis dans les quelque 47 établissements publics du territoire sont originaires du département ; un radio qui grimpe même à 100 % quand sont servis les « menus 100 % Côte-d’Or », une à quatre fois par mois. Pour faciliter l’approvisionnement des cuisines scolaires par les producteurs locaux, le Conseil départemental a créé la plateforme Agrilocal. Les professionnels saluent tous la pertinence de cet outil qui simplifie les relations commerciales. Reste à travailler la logistique : pas évident pour un agriculteur d’aller livrer lui-même chaque collège de son secteur. Le projet de légumerie envisagé à Genlis permettra de centraliser les légumes produits dans le département et de les préparer pour les restaurants scolaires. Le Département a, par ailleurs, acquis, en 2017, un terrain de 20 hectares à Perrigny-lès-Dijon pour y implanter une exploitation maraîchère gérée par des structures d’insertion, dont les débouchés seront précisément les restaurants scolaires ; l’opération est lancée, avec une première production de brocolis qui vont finir dans les assiettes des collégiens.
Des centaines de professionnels mis en valeur
Pour les artisans et les producteurs, le Conseil départemental a créé la marque Savoir- Faire 100 % Côte-d’Or. Trois ans après son lancement, la marque est affichée par plus de 300 professionnels, pour la plupart des secteurs de l’agriculture, des métiers de bouche et de l’hôtellerie-restauration – le dernier comité d’agrément, en novembre à Beaune, a retenu 52 candidatures. Une application valorise et localise chacun d’entre eux. Complétant dès 2020 l’arsenal des outils de promotion des professionnels adeptes du circuit court, la plateforme J’veux du local, créée par la chambre d’agriculture, répertorie précisément les producteurs pratiquant la vente directe au grand public. Là encore près de 300 professionnels sont référencés, dans l’ensemble du département. Enfin, le conseil départemental de l’alimentation a été officiellement créé le 19 septembre dernier : il réunit près d’une centaine d’acteurs de l’agriculture et de l’alimentation, qui s’engagent à développer des solutions pour favoriser les circuits courts.
Le grand public est naturellement la cible finale de ce programme alimentaire. Pour le sensibiliser aux enjeux de l’agriculture de proximité, l’informer sur l’offre existante, l’inciter à cuisiner bon, sain et local, le Conseil départemental multiplie les initiatives. Lors de la foire de Dijon, il organise chaque année, pendant quatre jours, la Ferme Côte-d’Or, un mini-salon de l’agriculture de 1 400 mètres carrés où sont présentés plusieurs dizaines d’animaux et où sont proposés des ateliers pédagogiques. Dans l’enceinte même du parc des expositions, le stand du Département fait par ailleurs la part belle aux produits du terroir et à ceux qui les fabriquent. L’édition 2022 n’a pas fait exception. Quant aux jardins du département, à Dijon, ils accueillent régulièrement des marchés – le dernier a eu lieu en octobre. Ne manquez pas les prochains, vous risquez de vous régaler.