Architecte solaire

Rédigé le 13/09/2023
par Quentin Scavardo

Spécialisée dans le développement du photovoltaïque, l’entreprise Starenco, fondée par Pierrick Maitre, accompagne industriels et collectivités dans la mise en œuvre de leurs projets solaires.

Pierrick Maitre est à l’image du secteur dans lequel il travaille : solaire. Avant d’être tombé dans le panneau (solaire lui aussi), notre homme a d’abord commencé sa carrière dans la grande distribution spécialisée. Une formation scientifique, des études de gestion à l’IAE Dijon, et il se tourne rapidement vers le B to B après avoir suivi sa femme dans le Maine-et-Loire. Dans la région de Nantes, il intègre le groupe Mory, spécialisé dans les produits d’hygiène et la ouate de cellulose. « Comme quoi, de la ouate au watt, il n’y a qu’un pas », sourit-il. Mal du pays oblige, il revient vite à ses racines bourguignonnes et devient responsable de développement commercial et marketing pour l’usine de produits d’entretien et de désinfection Hygiena, à Longvic. « Et puis un jour, j’ai eu le déclic. C’était à la naissance de mon premier enfant, je me suis posé la question du monde que j’allais laisser derrière moi. J’ai commencé à m’intéresser au développement durable. À l’époque, j’ai même participé à la création d’une des premières marques éco- label en France avec l’entreprise pour laquelle je travaillais. » En 2009, nouvelle mentalité, nouveau départ, Pierrick Maitre commence à s’intéresser de plus en plus au photovoltaïque.

« Je suis convaincu que la proportion du renouvelable ne peut qu’augmenter. » Pierrick Maitre, fondateur de Starenco.

« Il faut dire que le contexte était plutôt propice. On était en 2006, c’était le début des énergies renouvelables, les premiers textes de loi encourageaient le développement de la filière en France. Mes premiers pas dans l’énergie solaire, je les ai faits au sein d’une entreprise allemande conceptrice de panneaux. » De l’étude au suivi de la performance Après plusieurs années au service de ce manufacturier européen, il fonde l’entreprise Starenco en 2017. Fort de son bagage technique, il développe alors un nouveau métier : architecte solaire. Un véritable chef d’orchestre et coordinateur technique entre tous les maillons de la chaîne solaire. « Je fais souvent le parallèle avec l’architecte d’intérieur. Si tu veux refaire ta cuisine ou ton salon, tu vas faire appel à un spécialiste qui va coordonner le plaquiste, le peintre, le carreleur, le menuisier… Et bien, c’est la même chose pour Starenco, mais sur les toits, les parkings et le foncier des industriels. L’ingénierie se décline en missions spécifiques, de la genèse du projet photovoltaïque avec les études à l’obtention des autorisations puis à l’installation de la centrale et même jusqu’au suivi de la performance à posteriori. » Ses clients cibles ? Des industriels à l’instar de Thevenin & Ducrot, Caves Carrière, Festins de Bourgogne, mais aussi des collectivités comme les villes d’Is-sur-Tille, de Chevigny-Saint-Sauveur, de Cluny, de Tramayes, de Mâcon… Un maillage géographique large rendu possible grâce à des chargés d’affaires présents dans toute la région, et même au-delà. Alors que les idées reçues sur la fiabilité, la complexité ou le coût restent tenaces, Starenco apporte un peu de lumière dans cet amas de brouillard, accompagnant ses clients dans leurs choix en leur épargnant les propositions des installateurs. « Notre valeur ajoutée est d’avoir cet œil extérieur et de définir le projet par rapport aux contraintes du bâtiment et de son environnement et aux choix du client. »

« Nous étions un marche de niche, nous passons à un marché de masse. » Pierrick Maitre, fondateur de Starenco.

Quand le soleil a le vent en poupe

Aujourd’hui, les chiffres du solaire sont éloquents : 150%, c’est l’augmentation du nombre d’installations de panneaux photovoltaïques depuis 2021. De plus, dans un contexte où l’essor de la RSE n’est plus à démontrer, la capacité photovoltaïque aide les entreprises à atteindre leurs objectifs en la matière. « Le fait que la crise énergétique a renchéri les prix de l’énergie depuis le réseau a dopé la motivation pour passer au solaire. Le prix des panneaux a été divisé par dix en 15 ans et nous sommes devenus l’énergie la moins chère pour fabriquer un kilowatt-heure. La législation évolue aussi. Aujourd’hui, quand tu construis un nouveau bâtiment professionnel de plus de 1.000 mètres carrés, tu as l’obligation d’installer du photovoltaïque. Au 1er juillet 2023, cela passe à 500 mètres carrés, puis cela devient totalement obligatoire au 1er juillet 2025. Nous étions un marché de niche, nous passons à un marché de masse. » Malgré tout, la France a encore beaucoup de chemin à parcourir : elle ne représente que 1% du marché mondial des équipements photovoltaïques. Ne se considérant pas comme un ayatollah du solaire, Pierrick Maitre est convaincu que l’avenir se trouve dans le mix et le compromis. « La nuit, il n’y a pas de soleil. Quand il n’y a pas de vent, il n’y a pas d’éolien. Si les lacs sont à sec, il n’y a pas d’hydroélectrique. En revanche, je suis convaincu que la proportion du renouvelable ne peut qu’augmenter. » Starenco a reçu le trophée du développement durable lors de la soirée des Trophées des Entreprises de Côte-d’Or le 30 mai dernier.

Starenco – 06 24 45 23 90 – contact.starenco@gmail.com – starenco.com