MPA / Le Coq Funéraire : Artisanat Connecté

Rédigé le 17/02/2023
par Patrice Bouillot

Le numérique peut changer la vie des entreprises artisanales. C’est le discours que tient la chambre de métiers et de l’artisanat de région Bourgogne-Franche-Comté, qui accompagne les artisans dans leur transition digitale. Reportage dans une entreprise qui s’est lancée… et qui cartonne.

Guillaume Genet est frappé par le caractère sombre des plaques posées sur les tombes. Quelques années plus tard, en 2014, il éprouve la même sensation en visitant le salon du funéraire, à Lyon. Dès lors, il cherche une solution pour « mettre un peu de couleur » dans l’hommage rendu aux défunts. Il lui faudra huit ans pour élaborer la solution, dont il lance la commercialisation en 2019. Dirigeant de la société Multi Passions Adhésif (MPA) à Dijon depuis 2020, il crée alors l’entreprise Le Coq Funéraire. Les deux entités, qui emploient au total 20 personnes dont huit pour la nouvelle activité, s’installent en décembre 2021 à Marsannay-la-Côte dans un bâtiment de 2 400 mètres carrés, trois fois plus grand que le précédent en zone d’activités Cap Nord. Et c’est là que nous découvrons comment Le Coq Funéraire, enregistrée comme entreprise artisanale, a révolutionné l’art de la plaque mortuaire en s’appuyant sur la force de frappe d’internet.

« On a tout inventé ! »

« Notre idée, c’est d’offrir la possibilité de mettre un peu de joie et de couleur, mais surtout de personnaliser les plaques », explique Guillaume Genet. Et pour cela, rien de mieux qu’internet. Sur le site du Coq Funéraire, on peut commander une plaque sur-mesure, choisir son texte, sa photo et sa mise en pages, sur la base d’un jeu de templates – il n’y en avait que 14 au départ, il en existe 1 800 aujourd’hui ! « Une solution simple et abordable, qui repose sur le principe qu’on peut rendre hommage à une personne en créant une plaque personnalisée, qui évoque par exemple sa passion quand elle était de ce monde. » Musique, sport, animaux, paysages… les demandes sont infinies.

Quand Le Coq Funéraire se lance, il est le seul sur ce créneau. Depuis, il a été imité, mais jamais égalé. Il faut dire que Guillaume Genet a travaillé pendant près de huit ans sur le concept, imaginant une solution maison – « nous sommes des artisans », rappelle-t-il. Par-delà le site, la fabrication de la plaque elle- même est ainsi assurée dans l’atelier du Coq Funéraire. « La technologie utilisée est issue du groupe MPA, spécialiste de l’impression d’adhésifs depuis 25 ans. Nous avons mis au point un matériau de huit millimètres d’épaisseur adapté au funéraire, capable notamment de résister aux conditions extérieures, affichant une durabilité de 10 ans. Puis nous avons proposé des produits plus haut-de-gamme, utilisant une pierre acrylate, nécessitant un passage en étuve. On a tout inventé ! »

« On nous avait pourtant promis l’échec, dans un secteur où les mentalités n’étaient soi-disant pas prêtes ! »

Le « Vistaprint du funéraire »

Dès son lancement, Le Coq Funéraire connaît le succès. « On nous avait pourtant promis l’échec, dans un secteur où les mentalités n’étaient soi-disant pas prêtes ! » Aujourd’hui, il reçoit des commandes de la part de particuliers, mais aussi de fleuristes ou de sociétés de pompes funèbres auxquels il propose des offres spécifiques. Le « Vistaprint du funéraire » comme se surnomme Guillaume Genet propose désormais ses services via des plateformes comme Cdiscount et Amazon ou la marketplace de Facebook, ce qui lui ouvre les portes de l’international (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni, Italie…). La petite entreprise artisanale et innovante porte haut les couleurs du made in France.

M.P.A. Multi Passions Adhésive
Le Coq Funéraire
440, rue de la Pièce Léger à Marsannay

Chambre de métiers et de l’artisanat de région BFC : Des solutions pour la transition numérique

Environ 500 entreprises bourguignonnes et franc-comtoises ont été accompagnées par la chambre régionale de métiers et de l’artisanat de région BFC, l’an dernier, pour leurs besoins en matière de numérique : présence sur internet (sites, réseaux sociaux, fiches Google…), outils de gestion, cybersécurité, questions réglementaires ou législatives relatives par exemple au règlement général sur la protection des données (RGPD).

L’organisme, qui représente environ 66 500 entreprises artisanales dans toute la région, propose un diagnostic numérique permettant de dresser l’état des lieux de la société sur la base d’une cinquantaine d’indicateurs, débouchant sur des préconisations puis sur un accompagnement éventuel. Une entreprise artisanale peut s’adresser à la chambre pour des problématiques variées : difficultés à émettre ses factures électroniques ou à les déposer sur des plateformes comme Chorus, écriture d’un cahier des charges pour la création d’un site internet, choix d’un logiciel professionnel… La chambre de métiers et de l’artisanat intervient alors, généralement gratuitement, pour fournir du conseil et orienter, sans empiéter sur le terrain des prestataires spécialisés.

Certaines prestations sont totalement gratuites et d’autres sont payantes, en fonction des besoins de chacun. La chambre de métiers et de l’artisanat de région BFC organise par ailleurs des réunions d’information régulières, en présentiel ou en visio. En octobre, dans le cadre de la semaine du numérique, elle a ainsi proposé 11 webinaires auxquels ont participé 700 artisans. Elle a signé un partenariat avec Google, qui se traduit par l’organisation de réunions d’information relatives à l’optimisation de sa présence sur le web – lancé en 2022, le dispositif a été reconduit pour 2023. Enfin, elle remet chaque année ses trophées du numérique, dans chacun des huit départements de la région.

www.artisanat-bfc.fr, rubrique Booster mon entreprise avec le digital