Réputée dans le monde entier pour ses vins d’exception, Beaune s’apprête à briller sous une nouvelle lumière : celle des phares des plus belles mécaniques. Bien que Prestige Auto Beaune n’en soit qu’à sa quatrième édition, l’événement semble déjà avoir trouvé sa place dans le paysage bourguignon. À l’origine de cette métamorphose, Serge et Laurence Bierry, véritables artisans du rêve motorisé, allient audace et excellence pour faire de cet événement un rendez-vous où les cylindres dialoguent avec l’art et l’horlogerie. À l’aube de cette nouvelle édition, qui se tiendra du 16 au 18 mai 2025, ils dévoilent les rouages d’une ambition sans limite, portée par un territoire où l’exception se conjugue désormais à tous les temps.
Décideur. Quatrième édition déjà ! Qu’est-ce qui vous rend le plus fiers dans l’évolution de Prestige Auto Beaune depuis sa création ?
Laurence Bierry. C’est notre cheminement, notre progression et notre succès. D’une idée, qui était peut-être géniale, mais qui devait faire ses preuves, on arrive à construire un événement unique en France, et qui a du succès.
Serge Bierry. Au-delà du prestige, nous avons trouvé la puissance. On connait désormais la voie que nous souhaitons prendre ; aujourd’hui, l’horizon est beaucoup plus clair. Nos accompagnants, les professionnels qui étaient à nos côtés dès le départ, sont toujours là. C’est le signe que le Prestige Auto Beaune a su en quelques années se positionner localement, nationalement et internationalement.
« Nous avons un joyau entre les mains, il nous fallait l’écrin, c’est Beaune » Serge Bierry, co-fondateur de Prestige Auto Beaune.
Si nous revenons sur la genèse de ce projet, comment cette idée est-elle née ? Y a-t-il eu un déclic particulier ?
L.B. Ça vient d’un amour de l’automobile, d’une passion particulière, surtout pour Serge. Si on reprend chronologiquement, ça vient d’un départ en retraite, 15 jours après le confinement, et on se retrouve tous les deux dans cette maison, un peu comme des chats à tourner en rond. Nous avions des vies professionnelles très différentes, mais tous les deux très remplies. Nous n’avions jamais travaillé ensemble, car nous avons tous les deux des caractères bien différents, et on s’est dit que c’était peut-être le moment de tenter quelque chose. La genèse, c’est Serge qui m’a dit : « on est à Beaune, une situation exceptionnelle, on doit pouvoir faire quelque chose autour de la voiture d’exception ».
S.B. Durant toute ma vie professionnelle, j’ai entrepris, mais en innovant, jamais en copiant. J’ai toujours aimé être là où on ne m’attendait pas. J’ai toujours travaillé sur des produits prestigieux, le Prestige Auto n’était que la suite logique.
« L’un des nos objectifs, c’est d’embarquer à bord des nos belles mécaniques des chefs d’entreprise passionnés » Laurence Bierry, co-fondatrice de Prestige Auto Beaune.
Votre édition 2024 a rassemblé plus de 30 000 visiteurs, des exposants, parrains et des invités prestigieux comme McLaren, Florent Pagny, Bruce Jouanny, Ari Vatanen… Qu’est-ce qui nous attend pour 2025 ?
S.B. Avant de parler de 2025, il faut prendre la dimension de ce qui s’est passé en 2024. Nous avons été visités par 79 départements français, ce qui veut dire que nous pouvons parler d’événement national. De plus, nous avons eu près de 1 000 visiteurs suisses. Des personnes ont traversé la France pour venir au Prestige Auto Beaune. Pour l’édition 2025 qui se déroulera les 16, 17 et 18 mai au palais des congrès de Beaune, nous ne pouvons pas tout dévoiler, mais nous pouvons vous parler de certaines choses : déjà, nous allons doubler la surface de l’événement par rapport à la première édition, avec 10 000 m2. Notre ambassadeur et ami fidèle Ari Vatanen sera de retour, ainsi que François Allain, présentateur de l’émission Vintage Mecanic. Cette année, nous n’aurons pas de parrain, mais bien trois célébrités ultra prestigieuses qui se succéderont.
Outre les invités de prestige, qu’est-ce qui nous attend ?
S.B. L’événement sera encore upgradé, que ce soit au niveau des marques ou des exposants. Nous sommes allés chercher du très, très lourd. Notre moteur, c’est d’aller choper l’échelon au-dessus ou une idée nouvelle. Si on doit citer quelques marques, on peut dire par exemple que Ferrari, qui n’était pas présent en 2024, a souhaité être présent cette année ; Aston Martin a été la première marque à reconduire sa présence. De nombreuses marques italiennes vont aussi faire leur apparition.
Pourquoi avoir choisi Beaune comme point d’ancrage pour cet événement ?
S.B. Nous avons un joyau entre les mains, il nous fallait l’écrin, c’est Beaune. Beaune, c’est deux millions de visiteurs à l’année, et de nombreux hôtels cinq étoiles. Il y a bien évidemment la vente des hospices qui fait rayonner la ville dans le monde entier. Nous avons déjà des exposants qui viennent du monde entier, nous visons maintenant l’internationalité au niveau de nos visiteurs. Beaune est connue pour ses grands vins, elle sera désormais connue pour le Prestige Auto. Nous voulons faire de Beaune la capitale des moteurs du prestige.
L.B. La situation est idéale, entre Prenois et Magny-Cour, entre Paris et Lyon, juste à côté de la Suisse. Il y a déjà un tourisme d’exception toute l’année à Beaune. Quand on recherche des partenaires, nous allons d’abord les chercher en local. L’un de nos objectifs, c’est d’embarquer à bord de nos belles mécaniques des chefs d’entreprise passionnés. Car l’idée est de participer directement au développement économique territorial.
Décider de lancer un projet aussi ambitieux en couple peut-être un pari risqué. Qu’est-qui vous a donné envie de vivre cette aventure à deux ?
L.B. Dans notre équipage, je pense que Serge représente la passion et je représente la raison. Nos deux caractères forts n’avaient encore jamais fabriqué quelque chose ensemble. Chaque décision est prise à deux, il y a vraiment une complémentarité. Je ne suis pas une bonne commerciale, contrairement à mon mari, mais j’ai un contact humain facile. Ça nous permet de rencontrer des personnes qu’on n’aurait pas forcément démarchées. À la paulée de Meursault, j’ai par exemple fait la connaissance du directeur mondial de Lego. Je dirais même que cela rassure nos interlocuteurs d’avoir un couple en face d’eux. Nous sommes dans une autre approche, nous aimons ne pas être comme les autres, c’est notre originalité.
S.B. Nous avons fait un périple énorme il y 15 jours : nous sommes partis de Beaune pour aller à Genève, Zurich, Milan, Monaco, le Castelet, Lyon, et tout ça en 5 jours. Nous avons rencontré des collectionneurs, des exposants, des constructeurs… C’est une aventure à deux que nous menons tout au long de l’année.
« Dans notre équipage, je pense que Serge représente la passion et je représente la raison » Laurence Bierry, co-fondatrice de Prestige Auto Beaune.
Vous avez su établir un équilibre entre spectacle et contenu haut de gamme. Mais cela va bien au-delà de l’univers de l’automobile de prestige, n’est-ce pas ?
S.B. J’ai d’abord eu une très belle montre avant d’avoir une très belle voiture. Quand vous avez un beau volant dans les mains, il y a souvent une belle montre au poignet qui va avec. On appelle ça un attelage. Et puis après tout, une montre, c’est une belle mécanique. Il y a aussi la moto d’exception : Brough Superior, ou encore Indian. Ce qui nous intéresse, c’est surtout d’aller chercher des préparateurs. Enfin, il y a aussi l’art en lien direct avec le monde de l’automobile. Nous avons par exemple Corentin, qui est le patron de la Fabrique du Chat Noir. C’est un sculpteur et créateur fabuleux. Il nous a fait par exemple une table basse en forme de circuit. Lors de la dernière édition, il en a vendu dix. Car il faut bien insister sur le fait que le Prestige Auto est une exposition-vente. McLaren vend quatre voitures pendant un week-end. C’est la magie de Beaune.
L.B. On vend et on essaye. Lors de la prochaine édition, nous aurons des essais sur route, mais aussi un centre d’essais sur piste sur l’aérodrome. Un kilomètre quatre-cent sur piste avec une partie ligne droite (accélération- freinage) et une partie avec des chicanes.
Lors des éditions précédentes, y a-t-il eu un moment mémorable ou une anecdote qui résume bien l’esprit Prestige Auto Beaune ?
S.B. Quand vous avez Turbo qui vient chez vous, c’est magnifique, c’est une consécration ! Nous avons construit les plateaux ensemble : j’ai fait onze suggestions au réalisateur, il en a retenu neuf. Quand vous savez que vous allez passer dans Turbo, il y a toute la famille qui enregistre le passage. C’est un magnifique souvenir.
L.B. Pour moi, il y a deux choses : la première, c’est tous les ans, la boule au ventre à l’ouverture du public. Chaque année, on se demande comment ça va se passer et c’est toujours une libération de voir la joie du public. Un autre moment émouvant, c’est quand Florent Pagny nous avait préparé une petite vidéo surprise dans son champ de fleurs, pour annoncer sa présence à la dernière édition. Nous avons tous les deux eu les larmes aux yeux, c’était une magnifique attention de sa part.
Si vous pouviez dîner avec une figure emblématique de l’automobile, passée ou présente, qui serait-ce et quel sujet aimeriez-vous aborder avec elle ?
S.B. Celui avec qui j’aimerais être en voiture ou à dîner, c’est Enzo Ferrari. Je lui dirais : « T’as bien fait de continuer, parce que c’était pas gagné, et bravo champion ! »
L.B. Moi, c’est Steve McQueen, un acteur mythique, et un super pilote qui a la gnaque. Il y a tellement à apprendre d’un personnage comme lui.
L’automobile traverse une transition majeure vers l’électrique. Comment prévoyez-vous d’intégrer cette évolution au sein de l’événement ?
L.B. Que l’on soit pour ou contre, l’évolution se fera automatiquement. Il y a donc une adaptation obligatoire de notre côté. La plupart des constructeurs présents ont au minimum un véhicule soit hybride, soit 100% électrique. S.B. Si je vous donne le fond de ma pensée, je dirais que le Prestige Auto Beaune perdurera, mais selon moi, pas la voiture électrique.
Un dernier message pour les futurs visiteurs de l’édition 2025 ?
S.B. Nous sommes là pour vous faire rêver, alors venez nombreux !
Prestige Auto Beaune
16-17-18 mai 2025
www.prestigeautobeaune.com
Texte : Quentin Scavardo / Photographie : Jonas Jacquel, DR